La rue Louis-de-Savoie n’a pas seulement changé de physionomie au cours des années, mais de toponymie également. Petite Rue jusqu’à la fin du 18ème siècle, elle deviendra Rue du Lac jusqu’en 1957. À cette époque, la Municipalité, désireuse d’honorer le fondateur de la ville, propose de la débaptiser pour l’appeler dorénavant « Rue Louis-de-Savoie ».

Coll. Gervasi-Pahud

En 1831, une fontaine, la fontaine du Lion est posée face à la place du Marché. Mais une trentaine d’années plus tard, la réalisation de trottoirs à la rue du Lac nécessite son déplacement à l’endroit qu’elle occupe aujourd’hui. Elle perdra son troisième bassin dans l’aventure.

Au début du 20ème siècle, Morges comptait quelque 4000 habitants, les rues, telle que notre rue du Lac, permettaient encore aux enfants d’y jouer, aux plus grands de s’y promener, seuls véhicules, des chars et des voitures tirés par un cheval, empruntaient cette chaussée. La rue et les trottoirs étaient encore pavés.

Mais l’apparition des automobiles et l’augmentation du trafic demandent une surface de roulement beaucoup plus lisse et surtout moins bruyante. En 1959, les pavés sont déposés, de grosses machines entrent en action pour poser un nouveau revêtement, l’asphalte. Seules subsisteront quelques surfaces pavées, les zones réservées aux places de stationnement.

Coll. G. Hermann

À la fin des années 70, au vu de la très forte augmentation du trafic automobile, la Commune avait imaginé un plan des circulations, plan qui voyait, entre autres, la rue des Charpentiers passer à 4 voies. Toutes ces mesures, qui devaient notamment soulager la circulation à la rue Louis-de-Savoie, n’avaient pas convaincu tout le monde. Un jour de mai 1979, le trafic y avait été bloqué en signe de protestation, ce qui avait nécessité l’intervention de la police.

En 1996, un pâtissier installe devant son échoppe la première terrasse de la rue Louis-de-Savoie. D’autres suivront quelques années plus tard.

Aujourd’hui, sous le titre de requalification, la rue Louis-de-Savoie subit un traitement de choc. Adoptées en décembre 2022, des mesures doivent rendre cette rue plus conviviale.

De gros travaux d’entretien et de renouvellement des infrastructures eau, gaz, égouts, électricité, ont perturbé le trafic jusqu’il y a peu, le nouveau revêtement vient d’être posé, quelques arbres vont être plantés pour apporter ponctuellement un peu de fraîcheur.

Mais, si les terrasses, elles, vont subsister, les automobilistes vont perdre 40 places de stationnement. Et surtout devoir modérer leur vitesse puisque le quai et la rue Louis-de-Savoie s’inscrivent dans une zone où la vitesse est limitée à 30 km/h. Cette limitation semble faire son chemin dans plusieurs villes de Suisse, même si notre Parlement veut en freiner l’extension.

Aristide Garnier